Jan Patočka und das Problem der Philosophie der Geschichte

Filip Karfík

La philosophie de l’histoire occupe une place importante dans l’œuvre de Jan Patočka. La façon dont il la comprenait plonge ses racines, nonobstant les différences significatives, dans la pensée allemande de la fin du dix-huitième et du début dix-neuvième siècle, notamment celle de Herder, de Kant et de Hegel. En adoptant la distinction kantienne et hégélienne entre l’histoire empirique et l’histoire universelle construite a priori et en partageant l’idée de l’histoire comme réalisation de la liberté humaine, Patočka abandonne néanmoins les notions de providence et de progrès. Au lieu de cela, il vise à élaborer une conception de l’histoire fondée sur l’idée d’un choix radical, à opérer de tout temps par l’humanité, entre la manière de vivre « historique », c’est-à-dire autonome, et « sans histoire », c’est-à-dire hétéronome. Afin d’établir cette distinction, il exploite les notions heideggeriennes de l’être, de vérité et de liberté. L’article situe la position de Patočka dans le contexte du débat entre les partisans et les critiques d’une philosophie de l’histoire.