Das Studium der Philosophie im jüdischen Prag der Spätrenaissance

Pavel Sládek

L’histoire de la philosophie juive a été le plus souvent reduit au Séfarade médiéval. Ce n’est que récemment qu’il a été admis qu’une définition moins rigide et plus inclusive de la « philosophie », à savoir la définition utilisée dans la Renaissance, permet d’inclure également Ashkenaz du Moyen Âge et de l’Époque moderne antérieure dans l’histoire de la philosophie juive. Dans sa première partie, l’article vise à mieux comprendre l’enracinement social des études philosophiques à Prague juive du 16ème siècle. Considérés dans leur propre contexte, les événements comme la controverse Prague-Posen (1559), les activités de l’imprimerie hébraïque locale de même que les polémiques de R. Yéhouda Loew témoignent de la présence d’un cercle important des étudiants de la philosophie juive à Prague. La seconde partie décrit l’attitude des trois penseurs ashkénazes majeurs envers la philosophie, ainsi que la fonction que prend le discours philosophique dans leurs oeuvres. Moshé Isserles dans son Torat ha-Olah (Prague 1569) a interprété le Temple de Jérusalem symboliquement comme reflétant à la fois le macrocosme de l’univers créé et le microcosme de l’homme, en se référant aux opinions (y compris celles d’Aristote) liées à l’astronomie et autres sciences. Un aspect important des écrits de Yéhouda Loew est la gnoséologie. Loew a souligné l’inviolabilité de la tradition révélée, telle que formulée dans la Torah orale, représentant l’intellect transcendante. Comme la science ne peut se référer qu’à la raison humaine, ne peut aboutir qu’à des résultats provisoires, acceptables seulement si elles ne contredisent pas la religion. Dans cette mésure, cependant, la science peut contribuer à la connaissance du Créateur. Finallement, l’oeuvre d’Isaïe Horowitz permet de formuler la thèse clé de notre étude: dans la pensée ashkénaze à la fin du 16ème et au début du 17ème siècle, le discours philosophique et la terminologie philosophique médiévale ont de plus en plus imprégné le discours théologique. Même les auteurs comme Horowitz, qui favorisait le piétisme mystique contre la rationalité, ont étudié la philosophie juive, et ont utilisé des arguments philosophiques et ont engagé les débats avec des opinions philosophiques dans leurs propres écrits.