Die Voraussetzungen der stoischen Kosmogonie

Filip Karfík

Sur le fond d’une allégorie stoïcienne conservée chez Dion Chrysostome (SVF II, 622) l’auteur tente une reconstruction des conceptions philosophiques sur lesquelles repose la doctrine stoïcienne de la naissance et de la structure du monde. Ces conceptions il les développe par contraste avec celles de Platon et d’Aristote, tout en soulignant la dépendance de l’ancien stoïcisme par rapport à celles-ci. C’est ainsi que sont traités les thèmes suivants: (1) Le matérialisme stoïcien qui va de pair avec la suppression du réalisme des universaux, tant sous sa forme platonicienne que sous sa forme aristotélicienne, et qui aboutit à une divinisation de la matière. (2) Le statut ontologique des individus corporels, les seuls êtres réels des stoïciens. (3) La doctrine de l’éternel retour qui peut être envisagée comme une conséquence découlant de la suppression des universaux et qui vise à établir une sorte de permanence, bien que discontinue, non pas des formes ou des espèces, mais précisément des individus. (4) La doctrine des principes actif et passif qui décèle l’idée d’auto-formation de la matière divinisée. (5) La conception stoïcienne du mouvement tonique producteur de la qualité propre et conservateur de l’être de chaque individu. (6) La doctrine stocïenne des quatre éléments qui est une transformation de la conception aristotélicienne de la distribution des quatre qualités élémentaires (chaud, froid, humide, sec) aux quatre éléments; ce remaniement entraîne une conception de la transmutation des éléments qui n’est pas mutuelle et circulaire, mais progressive et linéaire, bien que réversible, constituant de la sorte un va-et-vient du procès cosmogonique. (6) La doctrine du pneuma conçu comme mélange de deux éléments (feu-aire) dont les qualités (chaud-froid) sont à la fois les plus actives et contraires l’une à l’autre; c’est ainsi que le pneuma est constitué par une tension interne se manifestant comme un double mouvement centripète et centrifuge et qu’il assume à son tour une fonction active par rapport aux éléments passifs de l’eau et de la terre. (8) La doctrine des trois (ou quatre) espèces du mélange dont la plus importante est le mélange total caractéristique de l’interpénétration du feu avec de l’aire dans le pneuma et du pneuma avec de l’eau et de la terre pendant la constitution du monde. (9) La doctrine des diffétentes modalités du pneuma (hexis, fysis, psykhê, logos) qui repose sur celles du mélange total et du mouvement tonique. (10) La doctrine de la sympathie universelle qui est à son tour solidaire avec celle du mélange total du pneuma cosmique avec les autres constituants du monde. Finalement l’auteur résume les étapes successives du procès cosmogonique aboutissant à la diakosmêsis, c’est-à-dire à la disposition actuelle du monde.